La parlure québécoise : quelques mots (maux) d'hiver (divers)

Chez nous, au Canada, on a vu neigé.

Et bien qu'on en ait vu d'autres, chaque mois de novembre, nous sommes nombreux à redouter l'hiver.

Après tout, quand la période hivernale est à nos portes, ça veut aussi dire que l'utilisation du verbe « pelleter » va redevenir courante dans notre vocabulaire, qu'on aura toujours les pieds gelés pis la goutte au nez...

Aperçu sur nos petits maux d'hiver, et premier, peut-être, contact avec la parlure québécoise.

Dehors, ça dit quoi ?

Road trip hivernal

En novembre, c'est plutôt gris, pluvieux, terne. Bref, c'est pas top. En décembre, la neige se met de la partie, et là, ça promet...

Chez nous, on ne parle pas de chute de neige, mais de tempête de neige.

Parfois, la poudrerie s'en mêle, pour une visibilité quasi-nulle. Oui, oui, nos tempêtes sont quelques fois si intenses, qu'elles ont finalement ajouter des lignes à la lettre « P » du dictionnaire.

D'autres fois, il y a un redoux, du jour au lendemain, et on se ramasse avec de la bonne vieille sloche à nos pieds. Ah, maudite gadoue qui vient à bout de toutes nos paires de bottes...

À choisir, j'aime mieux quand y tombe des peaux de lièvre. Des beaux gros flocons blancs qui figent le quotidien, et qui décorent joliment les sapins et les maisons.

Par contre, bien vite, viendra le moment de dépogner son char du banc de neige, parce que fidèle à elle-même, la charrue aura repousser toute cette lourde masse blanche à la hauteur de nos bolides.

Bref, joie renouvelée que de conduire en hiver...

 

Attache ta tuque

meilleur expression québécoise
Crédit | Frefon Studio

Ici, des fois, il fait froid, et d'autres, on atteint le niveau du « il fait frette ».

Oui, en hiver, des variations entres -30 et -20 degrés, ça existe vraiment sur notre chère terre canadienne.

Et bien souvent, on veut tellement pas avoir frette, qu'on enfile littéralement n'importe quoi, pis on est finalement attriqués comme la chienne à Jacques. Et ne cherchez pas à savoir qui est Jacques, vous ne trouverez pas.

Ce que je veux dire, c'est qu'on s'habille en pelures d'oignon, et on en oublie toute notion d'harmonie visuelle. Parfois, ça finit comme ça, mais on gardera tout de même toujours la tête haute, parce qu'on aura au moins oser affronter le froid.

(Pour admirer les plus belles tenues, rendez-vous à la prochaine édition de l'Igloofest de Montréal.)

Chez nous, on se dit simplement : enweille déguédine, enfile tes combines, chausse tes bas de laine, enroule ton foulard, attache ton manteau, met ta tuque, et sors tes mitaines.

Bon, il n'y a plus rien à ton épreuve : te v'là paré pour le grand froid canayen.

Et si en bougeant un peu, tu penses être habillé trop chaudement, détrompe-toi, et surtout, ne te dégraye pas trop vite, sinon, tu risques de pogner une grosse grippe. Pis elle rentre dedans, cette fameuse grippe.

 

Rentre donc te réchauffer

L'hiver, y fait peut-être frette, mais on a toujours le coeur chaud.

À la maison, l'odeur des bons plats mijotés nous réconforte dès qu'on franchit le pas de la porte, tout en faisant la danse du secouage de bottes.

C'est les mains engourdies et les joues rosies que l'on se lance dans la cuisine, retrouver la soupe aux pois, le ragoût de patte, le cipaille et les bines, toutes ces saveurs qui sont à l'honneur sur notre table d'hiver.

N'oubliez pas le pouding chômeur nappé de sirop d'érable pour dessert, de quoi se recrinquer pour la phase 2 de pelletage.

 

J'ai l'air de me plaindre par moments, mais la vérité, c'est que je n'échangerais mon hiver pour rien au monde.

Un hiver frette peut-être, mais aux multiples possibilités, et qui me rappelle que le Canada, c'est fait pour jouer dehors.

Suffit de chantonner les jolis mots de Vigneault, et tout ira pour le mieux.

Anouk Legault

Journaliste touristique et conseillère en voyages pour l’équipe Authentik, j’adore découvrir et parler de nouveaux horizons. En écho à Leclerc, mes souliers ont beaucoup voyagé, et ils ne se tannent pas!

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6 commentaires

Gonthier Gilles 7 décembre 2016, 12h28
Bonjour
La chienne à Jacques vient du bas du fleuve où un dénommé Jacques Aubert avait un chien malade qui perdait son poil et en hiver il lui mettait ou l'habillait avec de vieux vêtements dépareillés et les gens disaient tient voilà la chienne à Jacques.
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Karine Beaudin 12 décembre 2016, 20h14
Bonjour Gilles !
Merci pour ce brin d'histoire, c'est très drôle !
Si vous en avez d'autres comme celle-ci n'hésitez pas !
Bonne journée !
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MARTIN 10 décembre 2015, 17h25
Belle définition de l'hiver Canadien, vous aimez ça se sent!!! je trouve la photo des rondins de bois particulièrement jolies. Bravo :)
Rachel
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Anouk Legault 10 décembre 2015, 20h24
Ah oui Rachel, j'adore l'hiver, comme de nombreux Canadiens! Il y a tant de possibilités d'activités, et que dire des séjours en chalet de bois rond... Mais je dois l'avouer, il m'est encore difficile de me faire au grand froid de janvier ;)
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MARTIN 11 décembre 2015, 00h55
je pense, Anouk, que c'est parce que vous faites bien la fête de fin d'année vous n'avez plus d'énergie pour affronter janvier, bien évidement c'est une blague que je vous fais. :)
Rachel
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Anouk Legault 14 décembre 2015, 19h08
Il est vrai que décembre est parfois bien occupé, et arrosé ;)
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